RÊFORMÀTION DU CALENDRIER. 77 Ces périodes ont un rapport évident avec les fractions ^ et dont l’une surpasse la valeur véritable et l’autre en est surpassée. Si donc les Persans commençaient leur année à l’équinoxe, les intercalations de- vaient venir le plus souvent de quatre en quatre ans, mais quelquefois aussi au bout de cinq ans. Pétau, dans son chapitre de Tannée persane ( tome I, p. 658), ne nous dit rien de cette manière d’intercaler. Nous ignorons si la conjecture de Scaliger était, comme la nôtre, uniquement fondée sur un calcul mathématique. Schah-Cholgius, dans le livre que nous avons extrait, tome III, p. 196, ne nous donne, sur ce point, aucun éclaircissement; dans la seconde partie de ses Tables universelles chap. II, intitulé Ère nouvelle, nom- mée aussi Ere de Méliki, on lit le passage suivant: « Les savans qui vivaient dans le tems du sultan Mélik-Shah, fixèrent une ère correspondante au règne du sultan Djeladed-dyn et dont les" mois ont conservé les noms des mois persans; mais ils rétablirent ces mois dans leurs anciennes limites, et les nommèrent mois djelaléens. Or, la première année de cette époque est un jour remarquable, il com- mence au moment où le Soleil entre dans le point de l’équinoxe du printems, c’est-à-dire le premier jour du printems vrai. » A ce passage, M. Langlès ajoute (Voyage de Chardin, édit. de 181 1 , tome II, p. 25a): «Les savans dont parle Chah-Kholdgy étaient au nombre de huit, et l’époque qu’ils fixèrent répond au 14 mars 1069 (9 raniadhan47i ); ils décrétèrent que l’équinoxe serait invariablement fixé au jour qui répond au i4 de notre mois de mars, et qu’outre les cinq épagomènes, chaque quatrième année, six ou sept fois de suite , on en ajouterait un sixième. Après, l’intercalation n’aurait plus lieu qu’une fois tous les cinq ans. » Ici M. Langlès paraît copier Wolf, dont il cite le cours de Mathéma- tiques. En effet, au tome IV, p. 100, Wolf nous assure que l’interca- lation des Persans consiste à placer la bissextile six ou sept Jois de suite , de quatre en quatre ans, et à différer ensuite jusqu’à la cinquième année. Sexies vel septies quadriennio , deinde semel (juinto demum. Celte expli- cation est encore équivoque. Wolf a-t-il voulu dire qu’après avoir in— tercalé six fois de suite, de quatre en quatre ans, on attendait cinq ans pour placer la septième bissextile; et qu’ensuite après avoir intercalé sept fois de suite, de quatre en quatre ans, on attendait cinq ans pour la huitième intercalalion. En ce cas, l’intercalation persane serait ex- primée par la formule -^—A, = ~ , formule assez inexacte, puisque
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