Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/232

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,46 ASTRONOMIE MODERNE. ressemblent aux nôtres qui donnent encore les mouvement du Soleil, et cependant nous sommes tous coperniciens. U est à croire que celui qui a fait un commentaire sur le livre des révolutions, qui a pris la peine de refaire tous les calculs et les tables de Copernic, devait avoir un sen- timent de préférence pour un système qu’il avait sans doale étudié plus que personne. Nous sommes fortement tentés de lui attribuer les Hypotyposes pu- bliées sans nom d’auteur par Dasypodius. On y retrouve des passages entiers de son Commentaire sur Purbach ; voyons si l’extrait de cet ou- vrage nous fournira quelque preuve plus certaine encore. Quel qu’en puisse être l’auteur, il offre une exposition claire, métho- dique, très détaillée et peut-être un peu prolixe des doctrines accréditées; il commence comme pourrait faire un partisan décidé des anciens : in- sistemus vesligiis Plolemœietveterum aliorum , omissis recentibus Coper- nici hjpothesibus , quas aristarchum samium et quosdam alios vetei’es se- cjuutus suo cjuodam consilio usurpavit. 11 donne ensuite des excentriques , des homocentriques et des épicycles, la théorie la plus circonstanciée que je connaisse; il adopte les quantités de Copernic pour la plus grande et la plus petite obliquité, pour l’excentricité du Soleil et ses variations , enfin pour toute la théorie du Soleil, à la réserve du mouvement de la Terre. Pour la Lune , après avoir exposé les hypothèses de Plolémée , il donne les moyens de les changer en celles de Copernic. Pour la durée de l’année et la manière de la déterminer, il suit encore les principes de Copernic, sans dire un mot de ce que Reinhold a fait sur ce point. Il pense donc que la durée de l’année tropique est variable, et pour l’an i55(), il la fait de ?>65>5 b 55’ i y" ; il paraît que le livre fut composé vers i55tj, et Rein- hold était mort en 1 553. Plusieurs fois’l'auteur cite les Tables pruténiques. Pour les planètes, il expose de même tour à tour les idées de Ptolémée et de Copernic. Il répète la remarque faite par Reinhold dans ses com- mentaires sur Purbach, que chez Ptolémée, l’orbite de la Lune est len- ticulaire et celle de Mercure ovale. Pour la latitude, il semble préférer Copernic à Ptolémée. Arrivé aux stations, il ne dit pas un mot de l’avantage du système qui fait mouvoir la Terre ; d’un autre côté, jamais il ne lui échappe un mot en faveur de Ptolémée, en sorte que véritablement on pourrait douter de ses vé- ritables sejntimeos, à moins que cette affectation même à ne jamais com- parer les deux systèmes, à laisser même en quelque manière ignorer