Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2o4 ASTRONOMIE MODERNE.

Diggeseus ne propose ce moyen que pour ceux qui n’ont aucune idée des Mathématiques, et alors on ne peut lui faire aucune objection. L’idée est simple, et l’exécution n’en est pas difficile. Tycho propose de substituer un fil-à-plomb à la règle, pour la première observation, et un fil simplement tendu pour la seconde. Mais de toute manière Diggeseus s’est trop avancé, quand il a dit que de pareilles observations feraient apercevoir une parallaxe de 2’. Rothman, mathématicien du landgrave, trouvait une différence de 1’ ou 2’ sur la hauteur du pôle en été et en hiver. Il pouvait y avoir 40" par l’effet de l’aberration qui était inconnue. Ainsi Rothman paraîtrait avoir précédé Picard; mais Picard, avec une lunette, ne trouvait que 40", au lieu que Rothman en trouvait trois fois autant; le reste venait des erreurs de l’observation et des variations de la réfraction. Tycho prétend que quand l’air est pur, il n’apercevait aucune différence avec des instrumens divisés, non-seulement en minutes , mais même en fractions de minute ; malgré toutes ces divisions , on voit qu’il n’apercevait pas une minute qui peut résulter, en diverses circonstances, des effets de l’aberration, de la nutation et de la réfraction.

La parallaxe annuelle des planètes ne prouve rien pour le mouvement que Copernic attribue à la Terre, parce qu’elle peut s’expliquer autrement. S’il eût trouvé une parallaxe aux étoiles } ce serait autre chose , dit Tycho; mais il n’a pu se tirer d’embarras au en mettant entre Saturne et les Jixes un intervalle en comparaison duquel le diamètre de l’orbite terrestre devient insensible. Chose incroyable et dont il démontrera les conséquences absurdes. 11 n’a point donné ces démonstrations. La même année, 1573, J. Dee publia un opuscule qu’il appelle Noyau des Parallaxes. Tycho trouve ses démonstrations si exactes, qu’il serait inutile de les commenter; voyez XAstron. du moyen âge, p. 366. Dee pensait, comme le landgrave, que l’étoile n’était pas restée toujours à la même dislance de la Terre, et que telle était la cause de sa disparition. Tycho n’est pas de cet avis, parce qu’il faudrait que l’étoile se fût éloignée suivant une ligne droite, et ce mouvement n’est pas naturel aux corps célestes ; et pour qu’elle disparût ainsi, il aurait fallu que sa distance augmentât d’une manière tout-à-fait invraisemblable. Tycho rappelle encore qu’elle a toujours suivi le mouvement diurne comme les étoiles, et qu’on n’a aucune raison pour lui attribuer des qualités différentes. Elius Camerarius } professeur à Francfort, trouva l’étoile en 37 0 de longitude, avec une latitude de 54% ce qui ue diffère guère de la position