Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/319

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TYCHO-BRAHÉ. 233 Il navaît <eu ni le tems ni les moyens de faire construire tous ses instrumens. On voit dans la première lettre que le landgrave, sur les idées qui lut avaient été communiquées par Wittichius , avait fait des améliora- tions à ses instrumens, et que si auparavant il pouvait répondre de 2', il peut maintenant apercevoir i ou ~. Il avait un quart de cercle et un sextant de deux coudées ; trois astronomes pour les observations , les calculs et la vérification des étoiles. Son mathématicien Rolhman an- nonce à Tycho une petite comète; dans sa réponse, Tycho lui dit qu'il a observé la comète avec soin (celle de i58i), et qu'il a imaginé un sextant qui exige deux observateurs, les deux alidades sont mobiles et se croisent au centre. La comète décrivait un arc de grand cercle qui coupait l'équateur en 24° 55' sous un angle de 4^*1 el l'écliptique en 27° 38' sous un angle de 23° 17'. Plus tard, les deux inclinaisons parurent de 44°^°' et 22*21'; ensuite elles furent de 44° l 9' et 21 e 34'. Le mouvement allaiten diminuant. Rolhman réplique que "Wittichius ne leur a point fait de pinnules comme celles qu'il avait vues à Uranibourg, ce qui leur a donné la peine d'en imaginer et d'en faire construire de même genre à peu près. Il mande qu'il trouve les réfractions bien moindres, comme de i5 ou 20' au plus à l'horizon. Il engage Tycho à examiner de nouveau ce point important. Tycho, dans une lettre au landgrave, dit qu'un globe ne peut jamais donner la même exactitude que le calcul, pour la résolution des triangles sphériques. Il avait lui-même un de ces globes tout de cuivre et bien rond, sur lequel l'équateur et l'écliptique étaient divisés en minutes par des transversales, ainsi que ses instrumens. Cependant il n'aurait pas voulu répoudre d'une minute ou i'£ dans les opérations qu'il exécutait par ce moyen. Il ne l'employait donc que subsidiairement , car, si la dernière exactitude est comme impossible , on se garantit au moins par là des erreurs considérables. Il explique assez longuement sa méthode, pour déterminer les étoiles, en prenant Vénus pour intermédiaire, et en observant à des hauteurs où les réfractions ne sont plus à craindre. II se flatte un peu, quand il parle du degré d'exactitude auquel il croit être parvenu par ce moyen. C'est ce que font plus ou moins tous les as- tronomes. Tycho courait après la minute, et nous courons après la seconde; nous nous flattons comme lui, et nous nous abusons souvent de même. 11 avait cherché les parallaxes de Vénus et du Soleil , c'est-à- Hist. de l'Asti: mod. Tom. I. 3o