Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/332

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ASTRONOMIE MODERNE. On ne retrouve plus qu’une lettre de Rolhman, il n’y parle que de sa mauvaise santé et des douleurs horribles qu’il a ressenties. 11 com- mence un peu à respirer, et il se fie en la miséricorde divine. Cette lettre est postérieure de quatre ans au voyage d’Uranibourg. Tycho nous apprend que Mars acronyque en juin i5()i, s’accordait fort bien avec le calcul de Copernic. L’erreur des Tables Alphonsines était de 4°ïî mais, vers les équinoxes, les tables de Copernic n’allaient plus si bien. Les erreurs étaient 2 à 3° et dans des sens divers, selon que le demandait l’excentricité solaire. Les Tables d’Alphonse n’allaient pas mieux. Tycho soupçonne une autre inégalité dont il ne voit pas la cause. Il en conclut que son hypothèse pourra seule lever ces difficultés inextricables dans les autres systèmes; il ne prévoyait pas qu’entre les mains de Képlcr ces inégalités mêmes ruineraient à jamais son hypothèse- Rolhman avait avoué qu’il n’avait aucune idée de ces anomalies, sans quoi il n’eût pas hasardé sitôt son sentiment sur le système de Copernic. 11 s’étonne que Rolhman ne soit pas encore retourné près du landgrave, et il ajoute qu’il lui croit une assez mauvaise tète; mais ces bizarreries sont communes aux personnes d’un mérite extraordinaire; il faut doue les souffrir telles qu’elles sont , puisqu’on ne peut les corriger. Il engage le landgrave à le traiter plus favorablement encore que par le passé; ce qui corrige un peu ce qu’il avait dit dans une autre lettre, p. 197, que Rothman avait donné à entendre, quand il était à Uranibourg , qu’il se garderait bien de raconter à son prince tout ce qu’il voyait, parce qu’il ne serait pas cru , et qu’on le soupçonnerait de vouloir faire valoir Tycho; que les instrumens du landgrave ne pouvaient entrer en comparaison avec ceux de Tycho, ni pour la grandeur, ni pour l’exécution; qu’il ne voulait passe donner l’air de ravaler les instrumens de Cassel. Tycho ajoute qu’il lui a laissé la liberté de dire ou de supprimer ce qu’il jugerait convenable. Tycho se laisse ici un peu trop aller au plaisir de se vanter, il ne songe pas assez que le landgrave ne sera pas très flatté de cette confi- dence, et n’en sera pas mieux disposé pour son mathématicien. Quoi qu’il en soit, il prend le parti d’envoyer lui-même à son altesse le plan de son observatoire et la description de ses instrumens. Voici les articles principaux. i°. Un demi-cercle de six coudées de diamètre, porté sur un cercle azimutal de fer de quatre coudées de diamètre, lequel est porté sur cinq colonnes.