Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/341

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TYCHO-BRAHÉ. a55

trouvé ce que nous appelons un vemier. Le premier raisonnement est en effet celui qu’a faii Vernier; mais Vernier n’emploie qu’un arc au lieu de 5(): cet arc de 6i°, il le divise en 60 parties égales; le premier arc donne tout ce que promettent les 59, et il le donne mieux; c’est ce que n’a pas vu Curtius, c’est ce que n’a pas remarqué Tyeho. Maginus exhorte Tycho à s’occuper de Mars, à qui il soupçonne deux inégalités ou une excentricité variable; car l’excentricité de Ptolémée ne convient pas au tems de Copernic, et réciproquement. En louant beaucoup le système de Tycho, il regrette d’y voir les orbites du Soleil et de Mars s’entrecouper; mais si en effet Mars acronyque est plus près de la Terre que le Soleil, cette intersection est inévitable. (Oui, dans le système de Tycho, mais non dans celui de Copernic, dont chaque comparaison nouvelle fera mieux sentir l’avantage.) Maginus avait dédié à Tycho un ouvrage sur l’extraction de la racine carrée , et lui en avait envoyé un exemplaire , qui, au bout de six ans, n’était pas encore arrivé. Le hasard le fit tomber entre les mains de l’un des calculateurs de Tycho. Maginus pensait qu’en certaines occasions, sa méthode serait d’un usage plus facile et plus prompt que celle des tangentes et des sécantes, apparemment pour trouver l’hypoténuse d’un triangle rectangle dont on aurait les deux autres côtés. Dans un écrit adressé aux nobles Vénitiens, il les prie d’envoyer un astronome en Egypte pour vérifier la latitude de la capitale de ce pays, qui s’appelait autrefois Alexandrie , et aujourd’hui le Caire. Ptolémée doit avoir connu cette latitude, à 1 ou 2’ près. Il serait important de savoir si les hauteurs du pôle sont constantes. Il faudrait pour cela que la bonne opinion que Tycho avait de Ptolémée fût un peu mieux fondée; il offrait ses instrumens pour cette expédition. Sa demande n’eut apparemment aucune suite.

Il donne ensuite les plans plus détaillés de ses édifices, et la carte de son île. Il parle enfin de son alidade, de ses transversales , dont il démontre que les erreurs sont insensibles , puisqu’elles ne passent pas 1" f.

Il nous reste à donner une idée du plus important des ouvrages de Tycho, car il nous est impossible d’en faire un extrait véritable ; c’est le recueil de ses observations. Le titre en est : Historia cœlestis ex libris commentariis manuscriplis observationum Vicennalium , viri generosi Tychonis-Bralie , Dani. Ce recueil commence par une Préface de l’éditeur , Barrelti. On y