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LONGOMONTANUS. 285

iambique par un hexamètre : impunè nunquam visus fiilgere comètes. Claudicn avait dit : Et nunquam cœlo spectatum impunè cometen. Enfin, il croit voir dans les étoiles de 1672 et 1604, des preuves de la fin prochaine du monde.

Kepler donnait aux comètes un mouvement rectiligne; Longomontanus lui objecte qu’en bon copernicien il aurait dû admettre le mouvement curviligne et même circulaire , comme le plus naturel aux astres. A tous les raisonnemens ridicules et tout au moins très hasardés des anciens, il en oppose qui ne valent guère mieux; il pense que les astres nouveaux sont formes pour nous exhortera la pénitence; il ne veut pas croire que la voie lactée soit uniquement composée de petites étoiles, mais qu’elle l’est aussi d’une certaine matière répandue dans l’espace; cette matière peut donner naissance aux comètes. C’est une idée reproduite par Hersche! ; on voit qu’elle n’est pas neuve :

Multa. renascentur quœ jam cecidere , codent que Quœ nunc sunt in honore.

II avoue ingénument qu’il n’ose assurer que Cela soit ainsi. Tycho reconnaît deux centres des mouvemens célestes, la Terre et le Soleil; il est persuadé que les comètes tournent autour de la Terre; il disserte longuement sur les queues ; il veut bien qu’elles se dirigent a l’opposite du Soleil, mais il ne croit pas qu’elles soient produites par la lumière du Soleil, qui traverserait l’atmosphère de la Terre; il affirme que la roule apparente de la comète est un grand cercle; ce qui prouve qu’il n’en a pas beaucoup observé.

Après toutes ces vaines dissertations, il passe à la comète de 1607 , qu’il aperçut le 1 8 septembre; elle avait une queue, était grosse comme Jupiter mais d’une couleur plus ressemblante à celle de Saturne; la queue était dense et de même couleur que le noyau; il en rapporte les observations, et trouve qu’elle n’a pas de parallaxe sensible. De là, il passe à celle de 1618, qu’il désigne par les mots de stupendum et Jatalem. Cette comète si effrayante, n’était cependant pas plus grande que l’Épi de la Vierge ; sa queue était de la taille de l’homme le plus grand; sa couleur, entre celles de Mars et de l’Épi; la queue grandit beaucoup par la suite, car le 3o novembre elle occupait dans le ciel un espace de io4°. La comète venait de traverser le cercle qu’avait décrit la comète de l’année précédente; et c’est à celte circonstance que l’auteur attribue en partie cette queue remarquable; le noyau élail alors fort voisin de la Lune, ce qui pourrait bien , selon lui, avoir contribué à la grande queue; mais L011-