Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/449

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KÊPLER. 363 L’image est toujours plus grande que le trou ; elle se compose de la figure renverse’e du corps lumineux, et de la figure droite de la fenêtre. J. B. Porta venait d’imaginer la chambre obscure; Re’pler en donne la description, et conclut de ses raisonnemens et de l’expérience, que si l’ouverture est circulaire, le rayon lumineux sera rond; si elle est qua- drangulaire et ample, l’image sera terminée par une multitude d’angles obtus qui formeront un cercle. Dans les éclipses, l image sera en crois- sant, mais les cornes seront moins aiguës que dans la réalité. Il dit bien que l’erreur sera plus grande ou plus petite, suivant le plus ou moins d’ouverture; il ne donne pas expressément la règle pour la corriger. Dans le chapitre III, qui traite de la Caloptrique et du lieu de l’image, il réfute Euclide, Vitellion et Alhazen, et il s’excuse de s’être autant étendu sur un point qui n’intéresse nullement l’Astronomie. Le chapitre suivant s’y rapporte directement; il s’agit des réfractions. Alhazen et Vitellion en avaient expliqué la théorie avec plus de soin qu’on n’en rencontre ordinairement dans les anciens (il ignorait que Ptolémée les avait prévenus). Tycho chercha le premier à les déterminer* par observation. Nous avons vu la dispute entre Tycho et Rothman ; Kepler trouve qu’ils étaient tous deux dans l’erreur; Tycho en supposant à l’air une diminution successive de densité jusqu’à ne plus différer de Téther. (Répler ignorait que l’air est élastique, et que les couches les plus bases sont nécessairement plus denses) ; Rothman se trompait en avançant que la lumière entrait dans un milieu plus dense, sans éprouver de réfraction (Rothman n’avait donc pas lu Vitellion. Képlerse trompe aussi en disant que la cause delà réfraction est dans la surface et non dans la corpulence du milieu plus dense; ou du moins, cette assertion devait être autrement énoncée : il a raison quand il dit que la profondeur du milieu n’est pour rien dans la réfraction.) Répler avait songé à faire la réfraction proportionnelle au sinus de la distance au zénit; il essaya bien d’autres règles. Il se démontra que les réfractions croissent plus rapidement que les arcs d’incidence; il avait vu qu’elles croissent bien plus rapidement que les sinus; il n’imagina pas d’essayer les tangentes. Le plus ou moins d’intensité de la lumière n’influe pas sur la réfraction ; les réfractions croissent rapidement près de l’horizon. Il songea aux sécantes; il rejeta cette idée, parce que la sécante de go° est infinie; la même raison lui aurait fait rejeter les tan- gentes; il ne vit pas que jamais la distance n’est de 90 0 pour le zénit du