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422 ASTRONOMIE MODERTNE. Pour ces calculs, il donne avec un certain appareil un the’orème fort simple, qui consiste à diviser par le cosinus de la latitude héliocentrique la distance dans le plan de l’écliptique, pour avoir la distance dans le plan de l’orbite. Avec cette attention , il continue ses calculs, qui ne peuvent encore être dune bien grande précision, puisqu’il suit encore en partie les idées communes; il en avertit, et nous annonce, page 118, «■ que les deux » suppositions sont également fausses; que l’orbite est ovale et non cir- » culaire; que son grand axe est la ligne des apsides; son petit axe, la » ligne qui joint les deux distances moyennes, en passant par le centre j) de la figure. » Il venait d’affirmer qu’il n’y avait pas de point autour duquel le mouvement fût uniforme; il n’en donne pas les preuves, mais on peut le croire sur ce dernier article ; et dans le fait , c’était aux autres à prouver l’existence d’un tel point. Cette supposition fondamentale n’aurait pu être justifiée que par son accord constant avec les observa- tions. Cet accord n’existe pas, la supposition n’est donc pas admissible. Mais comment une fausse hypothèse peut-elle rencontrer juste quel- quefois, et à quel point peut-elle paraître exacte? Képler répond, que l’hypothèse qui va passablement pour les longitudes, ne satisfait nulle- ment aux latitudes ; elle n’a donc pas rencontré juste. L’hypothèse des anciens partageait la route en deux parties semblables et décrite en des tems égaux; ce point est commun aux deux systèmes. La fausse orbite devait paraître vraie dans les deux points extrêmes ; mais des deux côtés elle devait s’écarter; on a vu et mesuré cet écart; on en a déduit une excentricité; on a donc obtenu quatre points assez exacts de la route de la planète. Après avoir satisfait aux longitudes o, 90, 180 et 270% on a essayé les octans , on a trouvé le moyen de les représenter à fort peu près, et enfin on a réduit l’erreur à fort peu de chose; mais elle n’en subsistait pas moins, quoique peu sensible; on était venu à bout de la répartir en divers points ; « mais celle rusée » courlisanne n’avait pas cependant de raison pour se vanter d’avoir » attiré dans son lupanar, la vérité, cette vierge pudique. Une femme » honnête dans une rue étroite suivait de près une femme de mauvaise » vie; des professeurs d’arguties logiques, sols et chassieux (stulti et » lippi), qui ne savaient pas distinguer l’air ingénu de l’une de l’impu- » dence de l’autre, se sont persuadés que la femme honnête était la

> suivante de la courlisanne ? pag. 121 et 122. »

Yoilà encore un échantillon du style de Képler. Il résume ensuite