Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/558

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/ l72 ASTRONOMIE MODERNE. aussi que la partie lumineuse parait d’un rayon plus grand que la par- tie cendrée. Kepler avait reconnu que les montagnes de la Lune devaient être réel- lement plus grandes que celles de la Terre, et non pas seulement propor- tion gardée des deux diamètres. 11 raisonne sur la cause de la diminution des étoiles dans les lunettes; il dit qu’il a la vue faible et que Sirius lui paraît e’galer à peu près la Lune, à cause des rayons lumineux dont il est entouré. Si les étoiles sont des Soleils, ainsi qu’il le croit, pourquoi donnent-elles si peu de lumière? 11 semble qu’il aurait pu en assigner pour raison leurs distances; il aime mieux dire que notre soleil est incomparablement plus lumineux qu’elles, et que notre monde se dislingue de tous les autres mondes qui sont eu nombre infini. Galilée pensait que la voie lactée et les nébuleuses, ne sont que des amas d’étoiles ; il s’en réjouit; elle ne pourront plus former les comètes suivant l’idée de Tycho; on introduisait par là l’idée absurde que des astres peuvent périr. Il voit avec grand plaisir que les quatre nouvelles planètes ne sont que des Lunes, ainsi ses craintes pour son système sont dissipées; elle suivent Jupiter de trop près pour rien changer à l’arrangement de Kepler. Wackerius pensait que Jupiter tournait sur son a-xe comme la Terre; Tycho le croyait habité. « Quel que soit le système qu’on suive, Jupiter tourne-, ses quatre lunes tournent autour de lui, comme il tourne autour du Soleil, ce qui démontre la possibilité du mouvement de notre Lune. « Jupiter prouve qu’il y a des globes plus importans que celui de la Terre; il est plus gros, il a quatre lunes et nous n’en avons qu’une ; nous ne sommes donc pas les créatures les plus nobles? Pouvons -nous encore penser que tout ait été créé pour nous? comment nous croirons- nous les maîtres des ouvrages de Dieu? Mais nous sommes plus voisins du Soleil , nous pouvons apercevoir toutes les planètes, nous sommes plus favorablement placés pour étudier l’Astronomie. » Dans cette dissertation , Képler parle d’un opuscule qu’il avait fait paraître l’année précédente (1609), à l’occasion de Mercure vu sur le Soleil; il s’agit de l’observation du tems de Charlemagne, que Képler avait discutée dans son Optique : Mœstlinus avait attaqué son commen- taire et la substitution du mot barbare octoties , pour octo dies; on n’y voit que des conjectures opposées à d’autres conjectures. Mais ce qui était révoqué eu doute par Maestlin, il crut peu de tems