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Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/66

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Ceci a besoin d'une explication , parce que la expressions d'IIuygens sont équivoques. Dans la préface de son discours, il nous dit : Maxima pars hujus libelll scripta est eum T.utcticv degerem ac descripta in commentants Académies regice Scientiarum AD EUM VSQUE LOCl'M ubi loquor de altcratione quee pcndulis accidit a motu terres. Usque signifie-t-il que ce qu'il dit des pendules est compris dans ce qu'il a écrit à Paris ; je l'avais ainsi compris en voyant que tout se suivait dans son discours, à l'exception de l'endroit où il parle de Newton; endroit qui se trouve séparé de ce qui précède par le tilre Additamentium. Hnvgens n'ayant quitté Paris qu'en 1681 , Richer étant revenu en 1674, etayant publié son livre en 1 679 , il était très possible que le passage qui concerne les pendules eût été écrit à Paris -, Iluygens nous dit qu'il l'a ajouté à son discours , post pluies annos, et , depuis 1669 jusqu'à 1681 , il y a 12 ans. Pour lever le doute, j'ai consulté les registres de l'Académie, où il dit que son discours a été transcrit; et, en effet, dans le registre de 1669, j'ai retrouvé le discours sur la gravité en entier , excepté ce qui concerne l'expérience deRicher et l'aplatissement, dont on n'y voit pas un seul mot. Voilà ce qu'inconlestablement f! a écrit à Paris. Pour le reste , nou« n'avons que le témoignage d'IInygens. Par les expression? de la préface, rapprochées de celles de Ysidditamentum, il aurait uouvé l'aplatissement de la Terre avant d'avoir lu Newton. Quand Richer , à son retour, eut rendu compte de ses expériences, c'est-à-dire en 1674 ou 1670, ou tout au plus tard en 1679 ou i68°> il a du connaître raccourcissement du pendule et en chercher l'explication dans le mouvement de la Terre. Il n'est nullement probable qu'il ait quitté Paris sans avoir lu le livre de Richer, publié depuis deux ans. Il a du dès-lors faire à son discours une première addition , dont la date précise nous est inconnue -, et ensuite , après avoir lu le livre de Newton, il afait à ce même discours une addition nouvelle, qu'il a soigneusement séparée par le titre Additame.ntum en gros caractères.

Ce qui avait contribué à mon erreur, si c'en est une , c'est que le secrétaire perpétuel Mairan, gardien comme je le suis aujourd'hui, des registres de l'Académie , s'était exprimé en ces termes dans les Mém. de 1742, partie historique: a Après l'observation de » M. Pvicher, M. Iluygens ne manqua pas d'ajouter la plupart dfeu inductions qu'on en 11 tire pour la figure de la terre non sphérique. * Il ajoute , qu'avant le voyage de Richer , Picard avait proposé de vérifier, en différens climats, £)' le pendule était toujours de la même longueur ; mais il est possible que Picard ne songeât qu'à la dilatation des métaux qui doit faire retarder les horloges dans les pays où la température est constamment plus élevée qu'a Paris. C'était même dès-lors une idée qui n'était pas neuve. Mais personne encore n'avait parlé d'aplatissement , et je n'ai vu nulle part ce mot dans nos anciens registres. Il est vrai que de 1669 à 1679 on ne trouve que des extraits fort secs et aucun Mémoire. Mairan a-t-il eu d'autres registres plus complets? C'est ce.queje n'ai pu vérifier. Iluygens nous assure qu'il a trouvé l'aplatissement avant d'avoir lu Newton , et nous aimons à le croire sur sa parole. Il est fâcheux pourtant que rien ne nous prouve la vérité de son assertion. Il est singulier qu'il ait tant tardé à publier une idée si neuve et si belle. Il semble que son discours sur la gravité n'a été rendu public qu'en 17^8. Voyez la préface que Sgravesande a mise en tête du volume. Dans ce qu'il avait imprimé en 1724, àLeyde, il manquait deux traités, l'un de la lumière et l'autre de la gravité, aussi bien que les œuvres posthumes. C'est en les donnant au public qu'il composa la préface que nous citons. Nous terminerons cette remarque par