Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/735

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G ALI LÉ F. 649 ceux dont la révolution est plus rapide. Il doit en être de même dans le grand système de l'univers. Il semble que ce raisonnement n'est pas encore assez juste; ce que demande ici Galilée se trouve pareillement dans le système de Plolémée. Le troisième dialogue a pour objet le mouvement annuel. En le com- mençant, Galilée dit qu'il a vu des personnes qui s'étaient tellement attachées à des idées qui n'étaient pourtant en elles que des préjugés adoptés d'après le ' témoignage d'auteurs qui ont leur confiance, et qui, dans leur zèle, emploieraient tous les moyens pour opprimer, ou du moins pour réduire au silence ceux qui oseraient avoir dés opinions contraires; c'est, ajoute-t-il, ce dont j'ai eu l'expérience. Il ne savait pas qu'il en fournirait sitôt un exemple à jamais mémorable. Les objections des adversaires de Copernic ne méritent d'autre ré- ponse que le silence du dédain; mais en les laissant tranquilles, on expose les nations italiennes au mépris et à la dérision des étrangers et sur-tout de ceux qui ne sont pas de notre religion. Pour montrer la mauvaise foi d'un de ces adversaires, il fait de longs calculs en vue de prouver que l'étoile de 1572 n'avait point de parallaxe, contre l'assertion de cet auteur qui plaçait l'étoile bien au-dessous de la Lune. Ce que Ton voit de plus remarquable dans celle discussion, au- jourd'hui bien superflue, c'est que Galilée, en 1632, ne fait aucun usage ni des logarithmes de Néper, ni de ceux de Képler, ni de ceux de B. Ursinus, ni de ceux de Briggs publiés depuis si long-tems. Afin de démontrer la simplicité et la nécessité du système de Copernic, il en fait tracer la figure par le partisan même d'Arislote, par Simplicius. Il lui dit d'abord de placer la Terre et le Soleil à la distance qui lui paraîtra convenable. Les élongations et les phases de Vénus démontrent que celte planète doit décrire un cercle qui entoure le Soleil, et qui laisse la Terre en dehors. Des raisons analogues font que le cercle de Mercure doit être enfermé par celui de Vénus. Mars se voit en oppo- sition fort près de la Terre, il n'a pas de phases sensibles. Il faut que son orbite embrasse celle de la Terre et le Soleil ; il en est de même successivement de Jupiter et de Saturne. Quatre Lunes circulent autour de Jupiter, une Lune unique circule autour de la Terre; il ne reste à placer que les étoiles. Simplicius lui-même est d'avis qu'il ne faut pas les attacher toutes à une surface sphérique concave, mais à diverses di- stances du Soleil entre deux surfaces sphériques et concentriques. Hist. de l'Astr. mod. Tom. I. 82