Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/777

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TARDE. 69 1 «Vite de prononcer entre Copernic et Plolémée. Jupiter a quatre satellites, il était juste que le Soleil eût une garde plus nombreuse. Si !a Lune avait le poli spéculaire, elle ne nous éclairerait pas. Les par- ties brillantes de la Lune ne sont pas des mers, car ces mers auraient la surface polie et ne réfléchiraient pas la lumière. Kepler a fait une ex- périence qui prouve le contraire. La Terre est plus brillante que la Lune. Recevez, dans une chambre obscure , l’image du Soleil sur un corps com- posé tel que la Terre, ce composé vous réfléchira une lumière à laquelle vous lirez plus facilement que vous ne feriez à celle de la Lune. Il a vu les tacites décrire toujours des lignes droites parallèles à l’écliptique. Il croit le Soleil beaucoup plus éloigué de la Terre que ne le supposent les astronomes; il penche ouvertement pour le système de Copernic; il rappelle l’intolérance des péripatéticiens, qui accusaient d’impiété ceux qui faisaient mouvoir la Terre. Enfin , il expose les principes optiques de la construction de la lunette. Il ne peut croire que la découverte de la lunette soit un effet du hasard; elle est due bien plutôt à la réflexion et à l’art^ il propose quelques conjectures , mais rien de plus. Ce traité , qui n’est pas fort instructif, a été traduit en français par l’au- teur lui-même et publié par le même libraire. Paris, 1622. Malapertius. Austriaca sidera heliocyclica astronomicis hypothesibus illigala , opéra R. P. Caroli Malapertii, Belgœ Montensis c Societate Jesu. ï 633. Le privilège et l’approbation sont de 1628. Voilà un Belge qui écrit à son tour sur les taches du Soleil et les nomme astres autrichiens s comme Tarde les avait nommées astres de Bourbon. Dans son avant-propos, il nous apprend que Vendelinus faisait le Soleil trois fois plus grand que ne le faisait Ptolémée, et par conséquent 496 fois plus grand que la Terre. Pour lui, il est tout disposé à le faire encore plus grand. 11 prouve que l’observation d’Aimoin , discutée déjà par Kepler , ne pouvait être celle d’un passage de Mercure, mais bien d’uue tache du Soleil. Ses méthodes d’observation ressemblent à celles de Scheiner, à qui il reconnaît qu’il a des obligations. Au lieu de la machine de Gruem- berger, il emploie une espèce de torquetum qui fait le même effet. 11 se sert de même du fil à plomb , pour marquer le vertical du Soleil, il détermine aussi l’angle de l’écliptique avec le vertical.