Aller au contenu

Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
221
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE.

Angloises avec le pendule qui bat les secondes à la latitude de 51°½ se servoit de deux pendules, dont l’un battoit quarante-deux fois et l’autre quatre-vingt-quatre dans une minute. Ces expériences, faites avec un très-grand soin, devoient donner ce rapport avec une extrême précision ; mais la plus grande difficulté devoit se trouver où on l’attendoit le moins. Deux étalons également authentiques des mesures Angloises, celui de la Tour de Londres et celui de la cour de l’Échiquier, quoique faits tous deux par des artistes d’une très-grande réputation (Graham et Bird), se sont trouvés différer entre eux d’une manière sensible[1], qui a prouvé le danger de ces mesures arbitraires dont le modèle naturel n’existe nulle part, qu’on ne peut suffisamment vérifier, qui peuvent s’altérer et se perdre sans retour.

L’exemple de lier ainsi la mesure usuelle à la longueur du pendule avoit été dès long-temps donné en France, d’abord par Picard, ensuite par Mairan. En 1792, Borda, par des expériences très-exactes et souvent répétées, avoit déterminé la longueur du pendule qui bat les secondes à la latitude de 48° 50′ 14″ ; il faisoit osciller une boule d’or et une boule de platine portées par un fil très-fin. Au moyen d’une lunette fixe, il jugeoit avec une précision jusqu’alors inouie la coïncidence de son pendule avec celui de l’horloge astronomique de l’Observatoire. Pour mesurer la longueur du fil entre le point de suspension et le centre de la boule, il avoit une règle de platine toute semblable, à la longueur près, aux règles de platine qui ont servi aux mesures des bases à Melun et à Perpignan. Par un mécanisme très-simple, on pouvoit

  1. Environ 0lig..096 sur 3 pieds, de ligne sur une toise Angloise.