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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/68

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

de son confrère Méchaîn ; il avoit déjà soumis ces registres à l’examen de la commission formée, de dix membres de rinstitut et de douze savans étrangers de différentes nations, qui s’étoient rendus à l’invitation faite par le Gouvernement François à tous les Gouvernemens, d’envoyer des personnes capables de juger l’opération qui venoit d’être terminée, et de coopérer eux-mêmes aux expériences et aux calculs qui restoient à faire pour en déduire les deux unités fondamentales des mesures et des poids. Sur la demande de M. Delambre, le bureau des longitudes a nommé une nouvelle commission pour recevoir et examiner les manuscrits qu’il avoit à déposer ; et ces écrits seront soigneusement conservés, avec les règles et autres instrumens qui ont servi à la mesure de la terre.

On sent tous les jours combien ces précautions et ce dépôt étoient nécessaires. Les astronomes qui ont public des ouvrages du même genre, ont dit au public ce qu’ils ont voulu : personne n’a vu leurs manuscrits ; les toises dont ils se sont servis ont disparu pour la plupart. On possède, à la vérité, les toises du Pérou et du Nord qui ont servi à étalonner les règles employées sur le terrain ; mais où sont les règles elles-mêmes ? On a des raisons de croire que la toise de Picard étoit de plus courte que la toise du Pérou ; mais la différence venoit-elle de la toise même, ou du peu de soin à étalonner les règles, à les tenir bien horizontales, à les coucher bien exactement dans un même plan vertical, à observer et à calculer les dilatations ! Toutes ces questions demeureront éternellement sans réponse. On n en fera pas de pareilles aux auteurs de la dernière mesure. Leurs registres permettront en tout