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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/70

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

qui, par les pratiques anciennes, n’exigeoit pas douze heures ; mais l’observateur a été bien dédommagé quand il a vu l’accord de deux bases de plus de douze mille mètres chacune, et qui, quoique situées, à sept cent mille mètres l’une de l’autre, n’ont cependant présenté qu’une différence d’environ 0m.3.

Il reste à dire quel a été le résultat de tant de travaux, d’attentions, de fatigues et d’inventions nouvelles. La figure et la grandeur de la terre sont-elles enfin bien connues ? Oui, dans de certaines limites. À considérer la terre en masse, sa figure est celle d’un ellipsoïde, qui diffère très-peu d’une sphère ; l’axe autour duquel elle fait sa révor lution diurne, est de peu près plus court que le diamètre de l’équateur : c’est ce qu’avoient indiqué déjà le penduje mesuré à diverses latitudes et le phénomène astronomique de la nutation. Cette connoissance, conjecturale jusqu’ici, ne peut plus laisser le moindre doute, aujourd’hui qu’elle est solidement établie sur une opération qui n’a jamais eu d’égale pour l’étendue, et à laquelle on en compte encore bien peu qui puissent être assimilées quant à l’exactitude. Cette figure elliptique, qui est sensiblement celle de la terre en grand, paroît n’être pas absolument régulière. Les quatre arcs partiels mesurés entre Dunkerque et Barcelone indiquent tous un aplatissement, de quelque manière qu’on les combine : mais cet aplatissement n’est pas tout-à-fait de la même quantité dans toute l’étendue de l’arc ; il est plus foible vers le nord, un peu moins vers le midi, et plus grand vers le milieu. Si l’arc s’étendoit également au nord et au sud du parailcle moyen de 45°, l’ncertitude qui reste sur