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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/72

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

mais l’arc céleste diffère d’une quantité qu’on n’auroit pas crue possible, et dont on na pu encore se rendre raison. Les astronomes Suédois, pour plus d’exactitude, ont presque doublé l’étendue de l’arc ; ce qui est un mérite bien grand dans des climats si rigoureux : à cet égard, comme à beaucoup d’autres, il n’y a nulle comparaison entre leur mesure et celle de 1736 ; mais, n’ayant point fait leurs observations de latitude aux mêmes points, il reste un doute légitime et qu’on n’avoit pas su prévoir. La différence entre ces deux opérations pourroit venir en grande partie des irrégularités déjà soupçonnées dans la densité de la terre, et que Méchain a remarquées en Espagne. Les observations également précises, également inattaquables, que cet habile astronome a faites à Barcelone et à Montjouy, ont indiqué, dans un espace qui n’est pas de deux mille mètres, une irrégularité qui monte à-peu-près à cent : mais cent mètres répartis sur un arc de onze cent mille mètres ne produisent qu’un effet de bien peu d’importance, au lieu qu’une pareille anomalie produiroit une erreur sensible sur un arc qui n’est que de cent soixante-quinze mille mètres.

M. Mudge, qui vient de njesurer trois degrés dans la partie méridionale de l’Angleterre, qui s’est servi pour cette opération des mêmes moyens que le màjor général Roy, et qui de plus avoit pour l’arc céleste le plus magnifique et le plus parfait secteur qu’on ait jamais vu, instrument encore unique en son espèce ; M. Mudge, malgré tous ses soins et toutes ses attentions scrupuleuses et le grand nombre d’étoiles qu’il a observées, vient de trouver entre deux degrés consécutifs, une irrégularité de deux cents

mètres :