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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/74

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

astronomiques ; et de l’autre, ils ont trouvé qu’il falloît supposer aux observations, des erreurs triples de celles qu’on pourroit accorder : en sorte qu’on ne peut plus révoquer en doute que la terre n’ait dans sa figure des inégalités qui disparoissent dans l’ensemble, mais qui sont très-sensibles dans les détails ; et voilà pourquoi l’on avoit choisi, dès l’origine, le plus grand arc qu’il fût possible de mesurer sur aucun continent, et qu’on a saisi la possibilité inattendue de le prolonger encore de deux degrés vers le sud, en prenant pour terme une petite île au milieu de la Méditerranée. Outre la plus grande amplitude de l’arc, on gagne encore de se délivrer de cette anomalie remarquée entre Barcelone et Montjouy, qui faisoient alors l’extrémité australe des triangles.

En attendant le résultat de cette nouvelle opération, qui sera terminée en l’an 1808, et qui pourra bien apporter quelques changemens légers aux quantités adoptées, confirmer ou rectifier les idées sur la figuré de la terre, nous devons dire que l’arc duquel on a déduit le mètre, augmenté de l’arc mesuré par le major général Roy entre Dunkerque et Londres, et conduit jusqu’à cet observatoire célèbre dont la latitude a été fixée par les observations et les calculs de Bradley, de Maskelyne et de Hornsby, a donné sensiblement le même résultat qu’on retrouveroit encore à fort peu près si on le prolongeoit jusqu’au terme des opérations de M. Mudge.

L’exécution de ces grands travaux géodésîques a donné une impulsion qui a valu à l’Angleterre les belles cartes de ses contrées méridionales, à la Suisse le canevas trigonométrique formé par M. Tralles et rempli par M. Weiss.