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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/76

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

à propager toutes les méthodes nouvelles qui peuvent servir à perfectionner la géographie et la topographie. Le service militaire et des travaux plus urgens ont fuit suspendre la description de la perpendiculaire à la méridienne de Paris, commencée à Strasbourg par l’astrononie Henri, pour traverser la France dans toute sa largeur. Déjà une base de vingt mille mètres avoit été mesurée avec les mêmes règles de platine qui ont servi pour les bases de Melun et de Perpignan ; de beaux et grands triangles avoient été mesurés avec précision ; et les savans font des vœux, qui ne seront pas vains, pour voir reprendre une opération essentiellement liée à celle qui nous a fait connoître douze degrés du méridien.

En terminant ce tableau de nos progrès en géodésie, rendons justice aux savans distingués qui ont fait autrefois des opérations du même genre. Les trois degrés du Pérou ont été jugés dignes d’être combinés avec les degrés de France, pour déterminer l’aplatissement. La méridienne vérifiée en 1739 par Cassini et Lacaille s’est trouvée plus exacte de beaucoup qu’on n’avoit cru possible avec les instrumens que l’on avoit alors. Leur arc entre Paris et Dunkerque ne diffère, ni sur terre, ni dans le ciel, de ce qu’on a trouvé avec le cercle répétiteur. La latitude de Paris est telle qu’elle a été fixée par Lacaille ; il en est de même des arcs entre Paris et Bourges, Paris et Carcassonne, Paris et Perpignan. L’arc terrestre entre Perpignan et Carcassonne est encore d’une grande exactitude ; et si une mauvaise base près de Rodès n’eût un peu altéré la bonté de l’arc terrestre entre le Cher et l’Aveyron, les