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Comme tout le monde

lieu. Ils ont amené ce neveu chez madame Chanduis. Zozo, tout le temps de la réunion, n’a causé qu’avec lui ; et les Godin, s’étant aperçus de la sympathie réciproque des deux jeunes gens, ont très gentiment prié Zozo de venir les voir avec Isabelle.

Cette importante nouvelle anime soudain le triste dîner familial. M. et madame Chardier échangent le coup d’œil discrètement ému du père et de la mère qui voient venir un mariage pour leur fille.

On discute cette visite. On demande des détails. Pleins d’espoir et de frayeur, les parents supputent avec attention toutes les paroles de leur enfant surexcitée. Isabelle soupire, se souvenant du temps de ses fiançailles ; Léon s’étonne de l’audace des jeunes filles contemporaines qui se passent de l’entremise de leur mère et des amies de leur mère pour trouver des maris. Une fraîcheur de jeunesse souffle sur le ménage vieilli qui va peut-être voir, à son foyer, se renouveler l’aventure palpitante et banale du mariage.

Un peu de rouge montait aux joues d’Isabelle. Son cœur battait. Zozo, précise et catégorique, lui dictait quelle devait être son attitude pendant la visite du lendemain ; elle décidait de la robe, du chapeau, des bottines qu’il faudrait porter. On eût