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Page:Delarue-Madrus - Comme tout le monde.djvu/94

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Comme tout le monde

Ah ! pourquoi la désespérante timidité d’Isabelle lui coupait-elle la voix ? Pourquoi ne savait-elle pas, à la merveilleuse créature qu’elle ne reverrait peut-être jamais plus, exprimer les sentiments qui gonflaient son cœur, sentiments de reconnaissance pour son affabilité, d’admiration pour sa splendeur gracieuse, d’émotion pour ce moment unique passé près d’elle ?…

L’auto venait de s’arrêter. Le chauffeur descendait la voiture du bébé, Zozo secouait sa petite robe, la bonne reprenait le bébé toujours endormi. Et, parmi les remerciements embarrassés d’Isabelle, la jeune grande dame, toujours souriante, ne démêla point du tout que la banale petite femme de son avoué venait de vivre, en ces quelques instants, l’aventure la plus magnifique de sa vie.