Page:Delarue-Madrus - La Figure de proue.djvu/209

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Présence

Il faut que Dieu vive et que tu existes,
Pour que brûle en moi cet encensoir en feu
Vers ta face opposée à la face de Dieu,
Bien aimé des purs, des invaincus, des tristes.

Longtemps, sans savoir, parmi tous les chants
Terrestres, j’ai suivi ta voix suraiguë,
Et mes yeux s’attardaient encor, la nuit venue,
À voir ton manteau traîner dans les couchants.

J’ai touché ton corps luisant dans les vagues,
Je t’ai respiré dans les subtils flacons,
J’ai deviné parfois tes yeux troublés et longs
D’idole, entr’ouverts parmi certaines bagues.


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