Page:Delarue-Madrus - La Figure de proue.djvu/212

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In memoriam

Pendant que je suis jeune et vivante, grand’mère,
Te voici morte, toi, sans rien dire, au pays,
Par quelque jour glacé de la saison amère,
Quand les prés ne sont pas encore épanouis.

Je pense tendrement : tu fus si longtemps femme,
Et toute la fatigue était dans tes genoux.
Tu te reposes donc enfin, de corps et d’âme,
Dans la terre foncée et fraîche de chez nous.

Ta beauté n’était plus qu’une feuille séchée.
Tu n’auras maintenant ni forme ni couleur,
Plus rien d’humain, plus de regard et plus de cœur
Où loger ta tristesse apparente ou cachée.


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