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La Figure de proue


Tu ne sais pas l’horreur du geste et des paroles,
La contradiction de cet amour impair ;
Tu nous tends seulement tes profondes corolles
Qui sont une douceur plus douce que la chair.

Ton sein ne connaît point la limite du spasme,
Le funèbre regret du plaisir accompli.
Pour offrir à nos sens un éternel phantasme,
Au creux des horizons ton amour fait son lit,

Nature, seul rachat de l’homme et de la femme,
Unique amie en qui cesse l’isolement,
Ô toi qui nous connais, toi dont nous savons l’âme,
Puisque ton âme, c’est la nôtre, simplement.


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