Page:Delarue-Madrus - La Figure de proue.djvu/24

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II

Je hantais les jardins de la mort étrangère,
À travers les printemps royalement fanés
D’Orient. Les grillons étaient passionnés,
Et les herbes pliaient sous mon ombre légère.

Sous les hargneux cactus et mimosas défunts,
Rousse, la mousse, au long des pierres funérales.
Nulle fleur sur ces morts ne couve de parfums
Dont rafraîchir un peu leurs âmes gutturales.

Moi, je regarde, avec l’Europe dans les yeux.
L’indifférent repos de cet Islam en cendre,
Sachant bien que je puis les aimer et comprendre.
Mais que je ne serai jamais semblable à eux.


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