Page:Delarue-Madrus - La Figure de proue.djvu/259

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Troisième octobrale

Ce soir, je n’ai besoin des femmes ni des hommes
Pour que mon difficile cœur se sente bien.
À travers mon pays Octobre sent les pommes,
Et, passionnément, je possède mon bien.

Je ne veux rien de plus. La simple et bonne route
Qui s’en va par les champs récoltés, le croissant
Qui monte à l’horizon du rouge soir puissant
Et quelques vieux pommiers tordus, me prennent toute.

— Je te mords, mon pays, à même, ô pain doré !
Ma soif boit la belle eau qui court dans ta vallée.
Je sens toute mon âme ivre, heureuse, comblée,
Se rouler sur la terre où je retournerai.


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