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Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/157

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LEUKYONÈ

À G. Ch. Toussaint.


Dans mes fauves cheveux, morte très ancienne
D’Antinoë, crispée en mon embaumement,
Puisque je garde sur une face chrétienne
L’or funéral et le baiser de mon amant,

De quel droit avez-vous commis le sacrilège ?
Comment puis-je sentir que plus rien ne protège,
Malgré l’éternité profonde où je dors,
Mon visage effroyable aux paupières d’or,
Mes délicats petits pieds morts,
Et mes pures, mes si merveilleuses deux mains
Avec leurs ongles roux encor teints ?