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Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/186

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AMERTUME


Je suis triste. Mettez du parfum sur mes mains.
Je n’attends point, sachant ce que sont les humains,
La consolation de l’homme ou de la femme :
Mais une bonne odeur peut réconforter l’âme.

Alors que vous aurez répandu le parfum,
Je baiserai longtemps mes mains qui me sont chères,
Connaissant que je suis pour moi-même Quelqu’un
Qui seul devine à fond mon cœur et ses mystères.

Ainsi je veux rester seule, car tout me nuit ;
Et, pour ma peine, un peu de parfum peut suffire…
Jusqu’à ce qu’ironique et rouge, mon sourire
Ouvre sa fleur amère et fleurisse la nuit.