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Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/208

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Nos bouches que blessa l’amertume des mots
Se guériront avec de rudes idiomes.
Nous laisserons sombrer, dans la mer, le fantôme
De l’Europe quittée où vécurent nos maux.

Départ. Dans tous les ports, des vaisseaux se balancent ;
Nous avons le mal du pays.
Départ. Départ. Nos cœurs vers l’horizon s’élancent,
Et nos secrets instincts doivent être obéis.

Tant de peine et d’hypocrisies
Peuvent se quitter sans adieux.
Et si la mort nous guette au fond de nos Asies,
Nous voulons bien mourir sur les genoux des dieux.