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SOLEIL


Le poing fermé contre la bouche
Le coude à mes genoux pliés,
Je vois le soleil qui se couche
Dans les jambes des peupliers.

Descendant les pourpres étages
Du ciel orageux, il s’en va,
Éternel comme Jéhovah
Assis et seul sur les nuages.

Et, ce soir, mes instincts innés
Ont adoré sa face claire,
Et, plein mon âme séculaire,
Des peuples se sont prosternés.