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Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/82

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Leurs yeux brûlent de vie ardue et d’âpreté,
Et la misère humaine est en eux qui les mange…
— Pourtant ! Pourtant ! Nos bras s’ouvraient à la beauté
Et nous avons voulu de prodigieux Ganges !

Nous avons espéré des châteaux de bonheur !
Nous avons appelé des foules exultantes !
Nous avons trépigné de délire et d’attente
Et peuplé les tournants des désirs de nos cœurs !

Et maintenant !… les bras retombés et sans proie,
Fixes, nous contemplons votre labeur amer,
Vous l’âme désolée et la sinistre chair
Du pauvre, vous, réponse à nos espoirs de joie…