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Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/85

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PROMENADES


Belle Seine luisante et courbe qui me suis
Entre tes berges d’herbe et de trèfle sauvage,
Chaque jour, seule avec mon âme et mon visage,
Je promène le long de toi ce que je suis.

Voici donc ma jeunesse, ivre en sa plénitude,
Joignant sans le savoir à tes reflets plongeants
Sa curiosité des choses et des gens
Et son esprit nourri de pensée et d’étude.

Voici mon cœur, mêlant ce qu’il aime le mieux,
Sans y songer, à l’ombre obscure des érables ;
Voici, débordant tout, mes sens impérieux
Courant, comme à la mer tes eaux indétournables…