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Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/89

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POUR LE CHAT


Chat, monarque furtif, mystérieux et sage,
Sont-ils dignes, nos doigts encombrés d’anneaux lourds,
De votre majesté blanche et noire au visage
De pierrerie et de velours ?

Votre grâce s’enroule ainsi qu’une chenille ;
Vous êtes, au toucher, plus brûlant qu’un oiseau,
Et, seule nudité, votre petit museau
Est une fleur fraîche qui brille.

Vous avez, quoique rubanné comme un sachet,
De la férocité plein vos oreilles noires,
Quand vous daignez crisper vos pattes péremptoires
Sur quelque inattendu hochet.