sations que nous tentions d’avoir, mon parfum, mes fards, les précieux chandails d’Édouard, tout ce qui venait de nous semblait une sourde offense, une aumône à contre-cœur acceptée par ceux auxquels nous venions enlever Bertrande et qui n’admettaient un tel préjudice que pour des raisons pécuniaires et morales dont le sens ne nous échappait pas.
À chaque instant je craignais de voir se rompre ce mariage étrange. Les formalités n’allaient pas assez vite à mon gré. Le contrat traînait. Les préparatifs de la noce n’avançaient pas. Commandée par nos soins à mon meilleur couturier (car Édouard se chargeait de tous les frais), la robe de la mariée n’était pas encore livrée. L’essayeuse, que nous pilotions de la gare à la Quinteharde en auto — cette auto dans laquelle tous avaient refusé de faire aucune promenade — ne revenait pas après huit jours passés. Je m’énervais, ivre d’anxiété, d’agacements de toutes sortes et aussi de rires rentrés.
Mais Bertrande !
Il me suffisait de la regarder pour que