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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/109

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l’hermine passant

tous, et ma fierté à moi, car je suis un commerçant sérieux, vous savez, et je donne mes preuves. Voyez fortune ! Je fais remuer l’argent, moi ! Je sers à quelque chose dans la communauté. C’est pour ça que je me considère faisant partie de mon oligarchie à moi, à savoir : le grand savant, le grand écrivain, le grand artiste, le grand commerçant, tous des aristocrates. Et le bon ouvrier aussi, parbleu ! Est noble toute valeur humaine, c’est-à-dire toute la race des meilleurs ! À ceux-là, quelle que soit leur origine, et à ceux-là seulement, j’accorde le privilège d’être nés, comme nous disons stupidement !

Parmi les regards qui luisaient sur lui pendant qu’il parlait, je surpris celui de Bertrande. Je crois qu’elle l’approuvait, qu’elle l’admirait. Mais, comme de coutume, elle n’osait rien dire. Le comte tapotait son genou ; la comtesse, empourprée d’indignation, retenait ses répliques ; Marie-Louise avait une main sur sa bouche de gamine et regardait tour à tour ses parents, sa sœur et Mlle Tuache.

Cette dernière seule eut le courage de répondre.