Aller au contenu

Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
l’hermine passant

attendait patiemment que cette ère de réticence se terminât d’elle-même.

Bertrande, elle, ne faisait que continuer la jeune fille de la Quinteharde. Mais, Édouard, comme il était changé !

Dès les premiers jours, avec un regard détourné que Marguerite ne lui connaissait pas :

— Il ne faut pas brusquer Bertrande. Comme elle est très religieuse, fais-lui d’abord visiter Notre-Dame et les autres églises. Tu pourras la conduire au cinéma, naturellement, et dans les magasins. Mais, pour commencer, pas de mondanités. Pas de gens. Attendons qu’elle soit un peu plus apprivoisée.

Une autre fois :

— Surtout n’essaie pas de lui faire mettre de la poudre. Elle n’est pas habituée au maquillage. Elle pourrait croire qu’on veut la pervertir.

Et puis encore :

— Ne la promène plus au Bois. Elle ne peut pas encore comprendre ce que signifie le chic de Paris.

Était-il jaloux ? Marguerite se demandait