blasonner. Ici sa conclusion : « Nous ne saurons jamais qui elle est exactement. »
Les semaines passaient. Elles en étaient toujours au même point, l’anxieuse Marguerite étonnée de ne pas nager dans sa double joie maternelle si difficilement conquise, quand une lettre fut remise à Bertrande, justement dans ce petit salon où l’une brodait pendant que l’autre lisait.
— Enfin ! soupira Bertrande en jetant son ouvrage.
Et sa belle-sœur constata qu’elle devenait pâle comme une morte.
— Une lettre des vôtres ?
— Oui. Je leur avais écrit le soir de notre arrivée, c’est-à-dire depuis plus d’un mois. Vous permettez, Marguerite ?
— Je vous en prie !
Discrètement, Mlle de Bocquensé se remit à lire son livre. Au bruit du papier qui retombait, elle releva la tête. Bertrande, le regard arrêté dans le vide, avait les yeux presque noirs. Pour la première fois Marguerite y lisait couramment. Et, ce qu’elle lisait, épouvantée, c’était une haine atroce et sans pardon.