Aller au contenu

Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
l’hermine passant

Elle hésita, finit par ajouter avec un retard :

« Et puis son fils.

Et, brusquement volubile :

« C’est pour faire l’éducation du jeune Thibault que je suis venue autrefois ici. Il lui fallait un précepteur, puisque ses parents ne voulaient pas des collèges, et, en même temps, la présence d’un homme à la Quinteharde n’était guère admissible. Moi, je me destinais au professorat, après mes longues études et tous mes diplômes. Mais je devais faire toute ma carrière dans cette famille. Je me suis intéressée à mon élève, puis à ses sœurs… Et puis, la comtesse est malade… Personne ne dirigeait la maison… Enfin, voilà des années que je suis ici. C’est ce qui vous explique l’intérêt que je prends à…

Par crainte d’aller trop loin, elle s’arrêta court.

— Ah ! oui ?… répétait Édouard.

Je sentis la conversation terminée.

— Alors, mademoiselle, à demain ! de bonne heure dans la matinée, cela vous va-t-il ? Car nous devons être rentrés à Paris avant la nuit.