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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/59

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l’hermine passant

— Et si nous parlions de l’ancêtre ? Il me semble qu’on l’oublie !

À ces mots une extrême agitation a visiblement bouleversé la comtesse et sa sorcière de gouvernante.

— Bertrande et Marie-Louise, ordonne celle-ci, montez chercher, dans la bibliothèque, vos derniers ouvrages héraldiques, pour les montrer à vos cousins.

Comme des ressorts, on ne peut pas dire autrement, elles se sont levées toutes les deux. Quelle discipline ! La plus jeune n’a même pas regardé les gâteaux, cette tentation. Elles ont compris qu’elles étaient de trop dans la conversation.

La gouvernante, dès leur sortie de la salle, n’essaie d’ailleurs pas de nous le cacher.

— Ces enfants ignorent que le portrait vous est proposé.

(Ah ! ah ! nous allons savoir quelque chose !)

— Il est de pénibles circonstances dans les plus hautes familles, continue-t-elle. Le comte et la comtesse ont un immédiat besoin d’une certaine somme…