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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/69

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l’hermine passant

nais ton vieux bateau, Marguerite ! Tu voudrais être grand’mère, hein ?

— Mais oui, mais oui !…

Instinctivement il ralentissait à mesure que leur songe à deux prenait corps.

— Marguerite ?… Si nous n’étions pas passés par là, dis ?… Qu’est-ce que c’était que son avenir ? Tu crois qu’elle serait entrée au couvent comme sa sœur aînée ?

— Probablement. Ou bien elle se serait suicidée.

— Oh ! pauvre petite !

— Ou bien elle se serait résignée à devenir la seconde vieille fille de la maison.

— Tais-toi ! Elle ?

— Écoute ! Ne nous verse pas dans le fossé pour ça !

Marguerite montra ses dents bien arrangées, assez éblouissantes encore.

— Mon pauvre vieux, ce n’est pas pour dire, mais je crois que tu es sérieusement pincé !

Il ne releva pas. Il suivit son idée.

— Heureusement que les affaires vont bien et que je n’aurai pas à m’inquiéter d’une dot !