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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/76

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l’hermine passant

Son oreille exercée perçoit ce qui ne se dit que dans un souffle, même à cette heure nocturne où la maison est supposée dormir tout entière.

— Et s’ils ne reviennent pas ?

— Alors, nous agirons autrement. J’ai la liste des musées capables d’acheter. J’aurai d’autres adresses encore.

— Je sais bien, articule très bas Mme de Bocquensé, qu’on peut compter sur vous, mademoiselle. Mais tout cela sera long, et nous sommes pressés.

— Pour moi, madame, ils reviendront. C’est leur intérêt. Rien que la diminution indiquée par votre cousin est une garantie. Mais c’est surtout sur sa sœur que je compte.

— Que Dieu vous entende ! Sans quoi, comment éviter ce qui nous attend, avec le nouveau scandale annoncé ce matin par Thibault ?

— Madame, un enfant ne naît jamais qu’au bout de neuf mois. Cela nous donne du temps pour nous retourner.

— Mais, mademoiselle, vous oubliez donc que cet enfant à naître n’est qu’une nouveauté ? Que la menace du mariage de Thi-