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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/166

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CHAPITRE XVII


L’ affiche lumineuse, lettres géantes aux couleurs de l’arc-en-ciel, éclairait déjà l’avenue élégante où les arbres d’hiver frissonnaient. Ce n’était qu’un nom sans commentaires. Mais tout Paris savait déjà ce que représentait ce nom : Irénine.

Une première partie, composée de ballets ukrainiens encore inédits, préparait l’atmosphère et meublait le programme. Un des meilleurs orchestres de Paris corsait encore l’attrait d’un tel spectacle.

Enfin, les trois coups, l’obscurité complète, le rideau qui se lève sur des lueurs et des ombres, l’orchestre qui attaque La Danse du Feu, de Manuel de Falla.

Alors, traversant les nuées du décor d’un saut si formidable qu’on ne peut pas ne pas dire qu’il vole, Irénine apparaît sur son cheval, coursier noir et cavalier vêtu de flammes, vision surnaturelle qui remplit la salle d’une sourde clameur.