l était plus de onze heures quand il se réveilla dans sa petite chambre regagnée à l’aube. Après cette seconde d’ahurissement qui sépare le sommeil de l’état de veille, surtout quand on a changé de maison et d’atmosphère, il se leva, passa son pyjama (encore une dépense qu’il avait faite) et descendit à pas de loup pour demander son café au lait. I] n’avait pas osé prendre de bain à cause du bruit.
— Faut-il monter le déjeuner de madame ?
— Je ne sais pas si elle dort encore… dit Jude en regardant le carrelage de la cuisine avec une gêne de nouvelle mariée.
Servi dans la salle à manger, il déjeuna tout en bâillant. Son sommeil avait été bienheureux, mais trop court.
— Merci, madame… faisait-il à chaque geste de la gardienne.
— Je m’appelle Léontine… corrigea la vieille femme.
— Alors, merci, Léontine ! reprit-il joyeusement.
— Et mon mari s’appelle Gilbert.
— C’est parfait ! Maintenant je vais voir en haut s’il faut monter le café au lait.