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XXIV

 our expliquer l’affaire, Harlingues dut s’aider de la méthode, du dictionnaire, de l’ardoise et de la mimique.

La dépêche d’Alvaro venait de leur être remise comme ils se reposaient, au coin du feu, d’une longue promenade dans les bois. Avant de commencer quelque nouveau travail dans son cher garage, le sculpteur s’accordait trois ou quatre jours de vacances. Il les avait bien gagnées, et son amie aussi.

— Écoute, chérie, et tâche de mecomprendre. (Il tapait sur le télégramme.) Alvaro me dit de venir demain à Paris. Ça y est ? Tu as compris ? Bon. À Paris, j’ai des tas de courses à faire. Many things to do in Paris. Je suis en retard avec tout le monde, j’ai des choses à prendre à l’atelier… Hum ! Tout ça devient plus difficile. Attends. (Il ouvrit le dictionnaire et chercha.) Non. C’est trop long. Je vais essayer de simplifier. Donc : Many things to do in Paris avec des gens. (Voyons tout de même gens.) Ça y est. J’ai trouvé : with people. D’autre part — où est ma méthode ? — Alvaro veut me faire déjeuner avec un prêtre. Attends un peu. Mon Dieu, que c’est long !… Où est l’ardoise, que j’écrive à mesure ? Déjeuner. Voyons. C’est ça. ''Lunch with. Prêtre ! Prêtre. J’y suis. Priest, I must lunch with a priest. Bon. Un prêtre de ses amis qui me ferait faire une grande machine,