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Rouen

Georges Ruel, s’élève entre un coiffeur pour dames et une muraille couverte d’affiches.

Voici les sordidités de la rue Eau-de-Robec, maisons séculaires dont le pied pourrit à même la rivière courante. Cette rivière au flot sali par la teinturerie est tellement recouverte de petits ponts ou simplement de béton menant du trottoir aux habitations, qu’elle en disparaît plus qu’à moitié. Par leurs portes, les maisons vomissent presque toujours un déménagement poussiéreux de meubles en bois blanc et autres, puisque c’est la spécialité de ce quartier étrange, l’un des plus anciens de Rouen.

Pincées entre deux masures qui s’effritent sur leurs locataires, quelques demeures, jadis « de belle apparence », s’y voient réduites à l’état de taudis.


Et tout à coup, après ce passé lépreux auquel il donne son nom, on retrouve un bout du Robec redevenu champêtre en pleine ville, mirant quelques arbres et un peu d’herbe dans son courant délivré. (Disons au passage que Robec, comme tout ce qui est bec en Normandie, vient du danois, mot germanique qui s’apparente au bach allemand : ruisseau.)