Page:Delarue-Mardrus - Rouen, 1935.pdf/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

laver son linge dans un baquet, tout au milieu des merveilles ?

Et cette autre cour, passage d’Étancourt, où les statues, déjà mutilées, haut juchées le long des murailles du bel hôtel du même nom, regardent les allées et venues d’un commerce qui comporte charrois, poussières et pailles dispersées ?

L’Hôtel de Senneville, rue Damiette, vient de perdre ses boiseries dorées, chef-d’œuvre à l’état de neuf, du xviiie siècle, arrachées des murs pour être reclouées à Paris…

Mais on ne finirait pas de pleurer sur ces gloires mésalliées, déchues, dispersées ou menacées. Ébloui par tant de magnificences, on voudrait mettre plus de la moitié de Rouen sous vitrine… et Rouen veut et doit vivre.

Rouen est une ville à trois temps : passé, présent, avenir. Le présent a droit à sa part, comme le reste. C’est une absurdité criminelle qu’on veuille ou ne puisse construire des bâtiments à usage de commerce qui épargneraient les beaux vieux lieux dont on se sert pour de vils usages. C’est un véritable attentat, dans un autre d’ordre d’idées, que le pavillon Flau-