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Le Passé Religieux

Entrer dans la Cathédrale de Rouen après l’avoir regardée de l’extérieur, c’est éprouver ce qu’on appelle l’horreur sacrée, petit froid dans le dos que donne le sentiment du surnaturel.

On ne sait pas encore assez qu’un attrait nouveau s’est, depuis peu d’années, joint à tant d’autres enchantements pour réjouir ceux qui viennent la voir.

Je parle du carillon installé dans la Tour de Beurre et que, le jour de Pâques, j’ai vu fonctionner de près, étant montée, le long d’un terrible colimaçon noir, jusqu’à la petite loge où Maurice Lenfant, organiste et pianiste, élève du carillonneur Jeffe Denyn, de Malines, joue de ses vingt-neuf cloches comme d’un orgue aérien.

La première partie de la montée se fait dans la Tour Saint-Romain. Ce voyage dans la pierre carrée qui fut sans doute, dit l’Abbé Loisel, une sorte de forteresse, se continue par un passage derrière les orgues, et qui mène, parmi des bouffées de musique et d’encens, à la Tour de Beurre.