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Rouen

du rayonnant au flamboyant, poussa le goût de l’ornement si loin que la réaction ne pouvait manquer, comme le montrèrent par la suite les sévérités du style Louis XIII.

Naturellement, Saint-Ouen s’élève à la place d’une première église, celle-ci mérovingienne (vie siècle). Cette église primitive était alors dédiée à saint Pierre. Mais on y avait enterré l’évêque saint Ouen, lequel, à force de miracles posthumes, finit, vers le xe siècle, par substituer lentement son nom à celui de saint Pierre.

Entre temps, l’invasion normande avait ruiné l’œuvre mérovingienne, qui fut remplacée par une église romane due à Nicolas, abbé de la famille ducale de Normandie, neveu de Robert le Magnifique, et mis au couvent par lui dès sa jeunesse par crainte de rivalité quant à la possession du duché.

Brûlée aux xiie et xiiie siècles, au cours de deux gigantesques incendies de la ville entière, l’église fut reconstruite une troisième fois, s’écroula pour une partie au xive siècle, et, à dater de cette époque, remonta dans le ciel avec toute la magnificence gothique alors en pleine véhémence.