Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/106

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déchirement de tout son être fut tel qu’elle faillit jeter un grand cri. Mais, retombée contre sa mère, pelotonnée, le cœur gonflé d’exaltation, elle ne voulut pas admettre cette douleur qui venait de la poignarder. Maman était venue la chercher, maman l’emportait à Paris !

Heureuse et déchirée, ivre de joie et désolée, sentant à la fois tout cela se ruer en désordre dans son âme de petite fille, elle s’abandonna sans défense, et, dans le vertige de la course folle, se laissa silencieusement emporter vers sa destinée.