Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tout cela ? Maman avait dû changer d’appartement. Elle avait oublié de s’en informer.

Petite villageoise impressionnée, elle risqua tout de même un pas du côté du piano. Et, tout à coup, elle sursauta.

Devant la cheminée où flambait, malgré les radiateurs, un joli feu de bois emprisonné dans des revêtements de fonte noire compliqués de sujets Louis XV, elle venait de reconnaître, disposés en rond, à la place d’honneur, les fauteuils et la bergère du manoir, tels qu’ils avaient été pris, avec leur vieille soie déteinte à raies, et leurs petites fleurs effacées.

Un élan la jeta vers ces vieux amis-là. Pourtant elle retrouvait à peine leur physionomie, dans ces flots de lumière, parmi ces richesses. Étonnée qu’ils fissent si bonne figure là-dedans, elle se disposait à s’asseoir sur l’un d’eux…

— Ah !… fit-elle.

Sur la cheminée, la pendule de Gourneville la regardait avec son cadran rond